#StopLoiEuthanasie #FinDeVie 🧵 Beaucoup de personnes favorables (vite fait) à l’aide à mourir (traduisons-les, à l’#euthanasie) demandent, en toute bonne foi, pour quoi des personnes handicapées et malades s’y opposent.
May 14, 2025 08:33Contrairement à ce que les gens pensent ou contrairement plutôt à ce qu’on leur fait croire, cette loi NE concerne PAS des malades en fin de vie (mourants) mais des personnes malades et handicapées dont le pronostic vital n’est pas engagé.
Contrairement à ce que la majorité des gens pense, la question du choix est un leurre.
Comme l’a rappelé le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU dans son récent rapport sur l’Aide médicale à mourir au Canada...
« le concept de « choix » crée une fausse dichotomie en posant comme principe que si les personnes handicapées souffrent, il est légitime que l'État partie autorise leur mort, avec des sauvegardes qui ne garantissent pas qu’on leur apporte du soutien,
et avec des préjugés validistes qui minimisent la myriade d'options de soutien permettant aux personnes handicapées de vivre une vie digne, et qui minimisent aussi les échecs systémiques de l'État »
Pour aller plus loin, voyons un exemple concret de la mise en danger que peut supposer l’application d’une telle loi.
Je parlerai de celui que je connais le mieux, le mien.
Il y a quelques années, j’ai eu un accident de voiture à la suite duquel je suis devenue paraplégique (j’ai perdu l’usage de mes jambes, enfin pas que) et je me déplace depuis en fauteuil roulant.
En bonne valide ayant grandi avec une image tragique de ce qu’est une vie avec un
#handicap mais ignorant à la fois tout du handicap, je me suis demandée dans les premiers mois si je voulais vivre ma vie en fauteuil roulant, j'ai eu des idées suicidaires.
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Je me demande ce qui se serait passé si, dans cette période d’extrême vulnérabilité et de souffrance- qui aurait pu être imputable à mon « affection grave et incurable »-, j’avais pu demander l’#euthanasie.
Je me demande ce qui se serait passé si les soignantes et soignants qui m’entouraient n’avaient pas pu évoquer la question avec moi au risque d’être criminaliséEs pour délit d’entrave,
comme le prévoit la PPL fin de vie pour ceux qui dissuadent de mettre fin à ses jours une personne catégorisée « euthanasiable » au titre de la loi .
Je ne regrette pas que cette loi n'ait pas existé. J'aurais loupé la belle vie que j'ai, juste ternie par les violences validistes quotidiennes. Celles -là, je les ignorais lorsque j'étais valide.
Je pense aujourd'hui à Noelia, jeune espagnole de 24 ans, suicidaire, qui s’est retrouvée paraplégique après s’être jetée d’un cinquième étage et qui ne bénéficiera plus de mesures de prévention du suicide car, devenue paraplégique et donc euthanasiable, celles-ci n’existent plus.
Je pense à elle et je me dis: quel gâchis et quelle injustice. Les personnes handicapées sont effrayées, à juste titre, par le danger que représente cette loi dans une société profondément validiste qui accorde déjà peu de valeur à leurs vies.
Les personnes handicapées étaient déjà épuisées d’avoir à se battre pour survivre, au quotidien. Cela était déjà mortifère.
Cette loi n’est autre chose que la suite logique de ce processus de « mort lente », de cette nécropolitique qui les maintient, qui nous maintient dans la survie. FIN